Les traumatismes de l’enfance et leurs répercussions – l’ACE Study

Les traumatismes de l’enfance, encore appelés trauma développemental, complex trauma, complex PTSD,  ACEs (adverse childhood experiences = expériences négatives de l’enfance) ou stress précoce ont un impact tout au long de la vie. De la violence verbale à la violence physique, du viol à la négligence, beaucoup d’adultes et d’adolescents vivent au quotidien avec ces traumas ainsi qu’avec leurs répercussions. Le corps enregistre ces traumas et les transforme en stress toxique.

Le traumatisme développemental et ses impacts majeurs et dévastateurs est un thème majeur car il est de grande ampleur. Malgré tout, il est peu évoqué dans notre société malgré la quantité grandissante des recherches scientifiques et le travail effectué dans ce domaine.

La première constatation des répercussions dévastatrices des traumatismes de l’enfance a pourtant près de 30 ans. Cette première pierre a été posée grâce à l’ACE STUDY. En effet, en 1998, Felliti et al. ont mené une recherche scientifique de grande ampleur à ce sujet (plus de 17.000 participants). Depuis lors, d’autres recherches scientifiques qui traitent des effets des traumas de l’enfance ainsi que les offres d’action préventives et curatives à ce sujet ne cessent d’augmenter. Malheureusement, très peu est dit à ce sujet.

L’ACE STUDY a constaté, d’une part, qu’un grand nombre de personnes subit des ACEs, et d’autre part, que plus le nombre de traumatismes vécus dans l’enfance (jusqu’à 18 ans) est haut, plus la personne présente de symptômes : maladies physiques, dérèglements comportementaux et psychiques.

Le questionnaire visait à évaluer la présence dans la cellule familiale de violence (verbale, physique et/ou sexuelle), de négligences diverses, de drogue, d’alcool, de divorce, de maladies mentales, de tentatives de suicide, de séjour en prison.

Le questionnaire ACE pose 10 questions auxquelles il faut répondre par oui ou non, chaque oui augmente le ‘score’ des traumatismes vécus. À zéro : vous n’en avez pas, à 10, vous êtes au maximum. Les participants étaient issus de classe sociales moyennes, de race blanche en majorité, avec accès à une assurance de santé et ayant suivi des études. Sur plus de 17.000 personnes,

• 36,1% avaient un score de 0,
• 63,9% avaient un score de 1,
• et 12,5% avaient un score de 4 et plus

Les traumatismes de l’enfance concernent certainement beaucoup plus de personnes que ce que l’on peut imaginer mais peu de personnes en parlent et beaucoup de personnes le cachent car il existe un tabou évident dans notre société.

L’ACE STUDY nous a apporté la précieuse information, chiffres à l’appui, qu’il existe un lien entre les traumatismes de l’enfance et les maladies physiques, physiologiques et les inadéquations comportementales.

Au niveau de la santé physique, de nombreuses corrélations positives ont été répertoriées avec, parmi elles les plus grands tueurs actuels : asthme, COPD, maladies cardiaques, cancers, fractures, maladies du foie, bronchites chroniques, etc.

De nombreuses détresses mentales sont aussi associées avec la prévalence de traumatismes de l’enfance : anxiété, dépressions, suicides, PTSD, …

Concernant le volet comportemental, l’étude a détecté un nombre important de liens entre traumatismes de l’enfance et les addictions (cigarette, alcool, drogue, nourriture, sexe…), la baisse des performances au travail et les comportements à risque (Felitti et al, 1998).

Cette recherche a été la première à indiquer de façon claire certaines répercussions des traumatismes de l’enfance sur la santé globale. D’autres ont suivi et ont continué à démontrer et à étoffer nos connaissances à ce sujet. Alors, pourquoi ces informations n’ont-elles pas fait les gros titres de nos médias ? N’est-ce pas un sujet vital et qui peut transformer une vie ? Si vous pensez comme moi et trouvez que ces informations sont d’une importance capitale, je vous invite à en parler autour de vous.