Il y a stress et stress prolongé. Dans ces deux cas, son action est radicalement différente. Dans le premier cas, il apporte vie et progrès, dans le second, il use et abîme. Le stress (ou stress aigu)Il peut être positif car il est utile pour notre survie et/ou pour notre développement. En effet, en cas de …
Il y a stress et stress prolongé. Dans ces deux cas, son action est radicalement différente. Dans le premier cas, il apporte vie et progrès, dans le second, il use et abîme.
Le stress (ou stress aigu)
Il peut être positif car il est utile pour notre survie et/ou pour notre développement. En effet, en cas de danger, il est nécessaire afin d’avoir un organisme qui est capable d’être en état d’alerte pour fuir ou pour se défendre en cas de danger. Le stress peut aussi venir nous assaillir lors d’un examen à l’école, d’un nouveau poste professionnel, d’une difficulté temporaire quelconque ou d’un challenge (sport…). Ces divers types de situations sollicitent notre système de réponse au stress qui est un mécanisme nécessaire au bon fonctionnement de notre organisme : il fait partie intégrante de notre survie ou il nous permet de nous dépasser et/ou de réagir à une situation. Dans tous les cas, il reste utile et positif car il est occasionnel et passager.
Il y a un autre type de stress qu’on appelle tolérable.
Il se produit dans des situations de difficulté ou de détresse prolongées, alors le stress et ses effets deviennent nocifs. En effet, lors de contextes problématiques ou de traumas tel un deuil, un divorce, une catastrophe naturelle, un accident, etc., le stress vient s’accumuler et déréguler notre système car il est plus intense et présent sur un plus long laps de temps. Mais si nous parvenons à nous remettre pleinement de la situation vécue, les effets nocifs du stress s’arrêtent et notre corps peut récupérer. Ce rétablissement peut s’opérer grâce à des proches bienveillants comme notre conjoint, notre famille, nos amis. D’autres facteurs de résilience sont aussi précieux tels que le contact avec la nature, les animaux, l’art, un thérapeute, etc.
Malheureusement, si la personne traumatisée ne bénéficie pas d’un environnement qui permet la résilience, le stress devient toxique car son action continue.
Le stress toxique
Ou stress chronique, est la présence répétée ou constante de stress qui ne trouve pas de résolution. On utilise le terme stress toxique s’il concerne celui développé lors de l’enfance en cas de traumatismes mais il est de plus en plus employé pour toutes les situations de détresse permanente. C’est lorsque le stress toxique commence lors de la période prénatale ou de la petite enfance que les répercussions sont les plus importantes (physiologiquement, mentalement et comportementalement) car le trauma arrive lors des phases majeures du développement de l’organisme et des comportements sociaux. Cependant, même s’il se produit à l’âge adulte, le stress toxique est la marque de l’état d’alerte permanent. Dans ce cas, le système de réponse au stress se dérégule pour lui aussi devenir permanent et conduire à un dérèglement du fonctionnement de notre organisme qui s’épuise.
Le stress toxique est l’expression du trauma mais il arrive également via d’autres chemins. En effet, notre société et ses contraintes nous entraine dans une course effrénée et quotidienne qui crée chez bon nombre d’entre nous un stress répété ou constant qui est donc nocif. Le rythme de la vie est de plus en plus rapide dans notre coin du monde et il n’est pas toujours facile de vivre pleinement et sereinement dans de telles conditions.
Il est avéré que les effets du stress toxique s’expriment en nous au travers de détresses psychologiques, de comportements inadéquats et de maladies physiques.
Dans le mental…
Concernant la sphère mentale et comportementale, ses répercussions sont variées et nombreuses. Elles peuvent modifier l’architecture du cerveau et son développement, diminuer la capacité de réflexion, amener plus d’impulsivité et d’anxiété, induire un besoin de dopamine caractérisé par la recherche de diverses substances tel l’alcool, la cigarette, les drogues, la nourriture mais aussi en amenant son lot de diverses activités à risque. Les dépressions, dérèglements émotionnels, difficultés de concentration, diminutions des capacités d’apprentissage et mémorielles sont aussi courantes.
Dans le corps…
Au niveau du corps, ce stress dérégule le taux de cortisol, l’hormone du stress, entrainant un dérèglement de notre thermostat du stress, il a des conséquences néfastes sur le cœur, il peut aussi réduire nos niveaux d’insuline, d’hormones de croissance, sexuelles et thyroïdes. Il diminue aussi la taille des télomères causant la mort cellulaire prématurée et augmentant de ce fait la possibilité de diverses maladies. Il y a également été constaté des corrélations entre les inflammations, les maladies auto-immunes et le stress toxique.
En fonction de l’âge auquel ce stress toxique s’exprime ou commence, les impacts délétères se manifestent différemment (mémoire, système immunitaire, processus de vieillissement, impulsivité, attention, développement du cerveau, cœur…) mais s’il a lieu lors de la période prénatale ou de la petite enfance, les répercussions sont les plus vastes.
Cependant, l’être humain est bien fait et notre organisme peut souvent se réorganiser et trouver le chemin de la guérison si le stress nuisible nous quitte. Alors, le stress retrouve sa fonction de base qui est positive. Comme pour beaucoup de choses, il est question ici d’équilibre et de bon dosage.
