Traumatismes et stress toxique entrainent un dérèglement du système nerveux autonome, entrainant lui-même un dysfonctionnement de notre organisme dans son entièreté. Stephen W. Porges, au travers de la théorie polyvagale nous permet de comprendre à quel point le corps et l’esprit sont liés et interconnectés. Stephen Porges, PhD, est l’auteur de la Théorie Polyvagale. Il …
Traumatismes et stress toxique entrainent un dérèglement du système nerveux autonome, entrainant lui-même un dysfonctionnement de notre organisme dans son entièreté. Stephen W. Porges, au travers de la théorie polyvagale nous permet de comprendre à quel point le corps et l’esprit sont liés et interconnectés.
Stephen Porges, PhD, est l’auteur de la Théorie Polyvagale. Il est un scientifique, chercheur et professeur de psychiatrie. Il a publié plus de 400 recherches scientifiques sur divers sujets tels que la psychiatrie, les neurosciences, la neurologie, la toxicomanie… et il est l’auteur de plusieurs livres. Il détient diverses récompenses et a créé une intervention basée sur la musique, le Safe and Sound Protocol™.
La théorie polyvagale met en évidence que notre système nerveux autonome (et surtout le nerf vague) impacte massivement notre organisme, notre esprit, notre façon d’agir et nos interactions avec les autres. La théorie polyvagale est donc particulièrement intéressante et donne de nouvelles pistes dans le domaine de la santé physique et mentale.
La théorie polyvagale concerne donc le système nerveux autonome dont le nerf vague qui est le 10ème nerf crânien (X). Le nerf vague est le principal nerf de notre système nerveux parasympathique. Ce système parasympathique régule diverses fonctions vitales de notre organisme telles que le rythme cardiaque, la digestion, le système respiratoire, la réponse immunitaire…
Notre système nerveux autonome a trois modes de fonctionnement et chaque mode est contrôlé par une branche différente du système nerveux autonome (qui est constitué du système sympathique et du système parasympathique). Chacun de ces trois états est bien distinct et induit une activité différente de l’organisme, du comportement et de la vie mentale. Cependant, l’ensemble de ces trois systèmes est commandé et régulé par le nerf vague.
Ces trois états sont :
- L’état d’engagement social :
La théorie polyvagale l’appelle état ‘vagal ventral’. C’est un état lié au bon fonctionnement de la branche ventrale de notre nerf vague. (système parasympathique)
C’est l’état de la sécurité et de la connexion aux autres
Il est « déconnecté » si nous sommes en état d’HYPERalerte et d’HYPOalerte.
- L’état de mobilisation :
C’est le mode de fonctionnement qui nous met en action. (système sympathique)
En cas de sécurité : c’est le système qui nous met en mouvement, nous permettant de bouger, jouer, danser, travailler…
En cas de danger : il nous permet de nous mettre en mode ‘fight ou flight’ (combat ou fuite), c’est un état d’HYPERalerte.


- L’état d’immobilisation :
La théorie polyvagale l’appelle état ‘vagal dorsal’. C’est un état lié au bon fonctionnement de la branche dorsale de notre nerf vague. (système parasympathique)
En cas de sécurité : c’est le système qui nous immobilise. Il nous permet de nous reposer, de digérer et de récupérer.
En cas de danger : le corps se met au ralenti. Dans cet état, il est possible de se figer, de se dissocier, de s’évanouir.
C’est un mécanisme de survie que nous avons parfois observé si on a un chat à la maison : lorsqu’il attrape une souris, parfois, on la croit morte dans la gueule du chat. Mais c’est une stratégie mise en place par l’organisme de la proie afin de tenter de désintéresser son agresseur. Le corps de la souris a ralenti au point de se faire passer pour morte. Si cela fonctionne, le chat la relâchera et quelques minutes plus tard, elle se réveillera et se sauvera.
C’est un état d’HYPOalerte
Une personne qui a un système plutôt régulé va pouvoir passer d’un état à l’autre avec souplesse. En effet, pour vivre sereinement et pleinement, notre système nerveux autonome doit pouvoir passer d’un état de sécurité à un état d’alerte ou de détente en fonction des besoins. Dans ce cas, il est possible d’expérimenter sécurité et facilité dans les relations avec les autres. En revanche, une personne traumatisée ou stressée va rester dans un système de fonctionnement d’HYPERalerte, d’HYPOalerte ou dans un état qui alterne les deux.
Lorsque le système de mobilisation est majoritaire chez une personne, c’est la fuite ou l’affrontement qui sont ses modes de défense. Lors de l’activation des systèmes de défense, que ce soit la fuite ou l’affrontement, ou en cas de stress constant, il est impossible d’éprouver la sécurité nécessaire à une vie épanouie.
Si c’est le système d’immobilisation qui prévaut, c’est l’abattement, la paralysie ou l’effondrement. La personne est alors en état d’hypoalerte (comme en cas de dépression, de dissociation…) et sera en grande difficulté pour relationner et avoir une vie active. Dans ce cas, il est bien difficile d’éprouver de la sécurité.
Il est aussi fréquent d’osciller entre état d’hyperalerte et état d’hypoalerte, ce cas est aussi compliqué à vivre et très dérégulé, passant d’un état très ‘low’ à un état très ‘high’.
La régulation de notre système nerveux autonome est donc primordiale pour acquérir un état équilibré, se sentir en sécurité et avoir des relations harmonieuses avec les personnes qui nous entourent. De plus, une partie importante de notre organisme en bénéficiera car notre système nerveux impacte de nombreux organes et systèmes.
Les voies vers cette harmonisation sont nombreuses pour cheminer : chant, pratique du sport, balades dans la nature, massages, yoga, pleine conscience, alimentation et rythme de vie sains, être en contact avec les autres, etc.